L’« empreinte terres » de l’Europe est l’une des plus importants au monde

Les Amis de la Terre rendent public leur dernier rapport qui étudie les liens entre nos pratiques de consommation et les besoins de terres qui en découlent. Il montre combien la boulimie de l’Europe exacerbe les conflits fonciers dans le monde.

En effet, son « empreinte terres » est l’une des plus importantes au monde. L’empreinte terres définit les terres mobilisées pour fabriquer les produits que nous consommons, qu’il s’agisse d’extraction de matières premières ou d’agriculture. Selon l’étude, « l’Europe utilise 9 700 km2 de terres par personne [pour subvenir à ses besoins], soit 44 % de plus que son propre domaine foncier ».

Les niveaux de consommation élevés en Europe, et l’appétit insatiable en viande, produits laitiers, textiles et autres produits nécessitent de grandes surfaces de terre. L’« empreinte terres » de l’Europe est l’une des plus importants au monde.

Les Amis de la Terre Europe estiment que l’Europe utilise 9 700 km2 de terres par personne, soit 44 % de plus que son propre domaine foncier. Cela signifie que l’Europe importe l’équivalent de plus de cinq fois la superficie de la France, principalement de Chine et d’Inde. Cette avidité croissante pour le foncier a des conséquences écologiques et sociales, dont l’accaparement des terres qui touche surtout les pays du Sud.

Ariadna Rodrigo, chargée de campagne aux Amis de la Terre Europe témoigne :« Le lien entre le produit, la ressource extraite, et les terres nécessaires à l’obtention du produit, est souvent négligé. Par exemple, l’empreinte terres d’une tasse de café est 4,3m², l’empreinte d’un ordinateur portable de 10m² et celui d’une voiture de 150m². Nous consommons toujours plus et cette surconsommation a des impacts environnementaux et sociaux principalement à l’extérieur de nos frontières. »

TETE CHAMBRE REGIONALE COMPTES

La Terre n’étant pas extensible, et la consommation mondiale étant en hausse, l’accès aux terres se heurte à de sérieuses limites physiques. La consommation de terres varie considérablement d’une région du monde à l’autre. De fait, les pays industrialisés, et l’Europe, consomment leur part, celles d’autres pays et des générations futures.

Selon Camille Lecomte, chargée de campagne aux Amis de la Terre France :« L’Union européenne et les gouvernements doivent ouvrir les yeux sur le fait que la mesure de notre empreinte terres est la première étape vers la gestion et la réduction de nos niveaux de consommation des terres. »

En 2011, la Commission européenne a publié sa feuille de route pour une Europe efficace des ressources, qui a reconnu que d’importantes améliorations dans l’efficacité des ressources de l’Europe étaient nécessaires pour compenser la concurrence croissante pour les ressources de la planète [2]. L’indicateur « empreinte terres » a été soutenu par tous les principaux partis politiques du Parlement européen comme un moyen de mesurer l’utilisation de terres en Europe [3]. Cependant, les gouvernements de l’Union et la Commission européenne n’ont pas encore introduit l’empreinte terres comme un instrument pour mesurer et réduire notre consommation de terres.

Les Amis de la Terre appellent l’Europe à se concentrer sur la réduction de l’utilisation des ressources mondiales, en mettant en place un système efficace pour mesurer et réduire notre utilisation des ressources – ce qui réduira nos impacts sociaux et environnementaux sur le reste du monde et notre production de déchets.

Terres volées (PDF – 5.8 Mo)

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