De la relation de l’homme occidental à l’eau

Bruno B, adhérent EELV du groupe local nous rappelle quelques évidences et propose des changements soutenables en matière de réduction de notre consommation en eau.

Pourquoi réduire notre consommation d’eau ?

–       parce que ce bien n’est, pratiquement partout, disponible sous forme potable que dans de faibles proportions par rapport aux besoins,

–       parce que la demande en eau douce des occidentaux (ou personnes qui souhaitent vivre à l’occidentale) ne cessent d’augmenter (très au delà de ce que les plus petits consommateurs peuvent considérer « besoin vital »), notamment de façon indirecte, quand les produits consommés en requièrent des quantités, (ex. : la proportion de viande (rouge surtout) qui augmente dans l’alimentation courante).

–       parce que des points de vue pécuniaire ou environnemental (énergie ou espaces nécessaires par exemple), les infrastructures et les actions de « mise en conformité potable », de distribution, puis de nettoyage des eaux usées, sont onéreuses.

Promouvoir la citerne :

La récupération et le stockage de l’eau de pluie sont pratiqués depuis quelques millénaires, (depuis 2002 en Belgique, une citerne est obligatoire pour la construction de toute maison neuve). Cet équipement autrefois généralisé reste par ailleurs très répandue en Europe. D’autre part, comparée à des eaux excessivement calciques dans de nombreuses régions en France, l’eau de citerne a beaucoup de qualités. Mais, en France, les lobbies privés de l’eau ont réussi à nous faire oublier cet équipement simple et évident.

Contribution de l’agro chimie aux dérèglements climatiques :

Concernant les excès climatiques (longues sècheresses ou précipitations et tempêtes destructrices), il me semble important de sensibiliser autant que possible le plus grand nombre et les décideurs, en particulier politiques, au fait que le climat et ses conséquences ne sont pas des manifestations d’origine uniquement globale et sur lesquelles le local serait totalement impuissant.

–       S’il est largement admis que le réchauffement global fait courir un important risque aux productions agricoles du siècle en cours, il n’est pas inutile de rappeler l’importance du « produire local » pour limiter la dépendance vis à vis des transports, grands pourvoyeurs de CO2 ;

–       Outre les transports, l’agro industrie chimique fragilise les sols à l’érosion, avec des conséquences en cascade. elle contribue à compacter les sols, elle est ainsi en amont donc, très pétrole dépendante (et polluante), et gaspilleuse d’eau. Les sols compacts contribuent au ruissellement de l’eau, ainsi qu’à son évaporation excessive par la capillarité continue. L’agro chimie favorise donc de façon considérable le réchauffement global et les dérèglements climatiques.

Interactions Humus eau climat :

À l’opposé de l’agro chimie, la fertilité en agrobiologie repose sur l’humus.

L’humus peut retenir environ 30 fois sa masse en eau. En période sèche, les plantes disposent ainsi plus longtemps de nettement plus d’eau dans un sol à 2,5% d’humus, que dans un sol à 1%. Avec la structure grumeleuse d’un sol humique, la capillarité est discontinue, et l’évaporation est contenue. Les racines se développent en profondeur, et les plantes sont moins sensibles à la sècheresse que sur des sols compactés.

L’humus donne de la souplesse à la terre agricole (une structure grumeleuse qui limite les besoins de puissance mécanique = la grosseur du tracteur et sa consommation d’énergie).

Cette structure grumeleuse stabilise et protège contre l’érosion de « l’horizon supérieur » (= la couche de sol qui contient les éléments nutritifs pour les cultures).

Important et non contradictoire : l’évapo-transpiration (perte en eau d’un sol et de son couvert végétal) génère un taux d’humidité et une fraicheur de l’air qui rapprochent l’atmosphère locale du point de rosée, c’est à dire du taux d’humidité et de la température auxquels la vapeur d’eau se condense, et peut tomber en pluie.

Autrement dit l’agro bio fait pleuvoir de façon plus régulière ! Elle draine l’eau excédentaire et retient l’eau déficitaire.

Les toilettes sèches : une voie royale d’économie d’eau

Dans l’éventail des mesures intéressantes pour limiter le gaspillage d’eau, les toilettes sèches présentent de multiples avantages :

–       Les toilettes sèches permettent de sauvegarder d’énormes volumes d’eau douce (le plus souvent potable, donc, logiquement onéreuse)

–       de fortement diminuer le coût de retraitement des eaux usées,

–       de raccourcir le cycle des éléments carbone azote, de nos toilettes à la terre agricole.

Pour ne pas être rebutés, incommodés, les nouveaux intéressés devront glaner quelques informations et connaissances comme celles-ci : Si on n’est pas soi-même producteur de la source de carbone ad hoc, il faut trouver l’approvisionnement, la proportion de carbone nécessaire est importante (30 fois plus que d’azote, comme pour un bon compost). La sciure n’a pas les mêmes caractères que les copeaux ou que la paille. Les bois tanniques ne conviennent pas. Et si l’on n’est pas soi-même utilisateur du produit compostable, ou déjà compost, il faudra trouver preneur…

Quelques propositions :

–       Proposer qu’un minimum d’eau potable vital par jour soit gratuite pour chacun (5 ? 10 litres ? Plus ?)

–       se positionner singulièrement contre la dictature du maïs, extrêmement gourmande en eau, en énergie et en pesticides.

–       EELV pourrait promouvoir une présentation positive de la pluie à la météo, quand on parle de déficit hydrique dans notre beau pays.

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