CP EELV Ouest agglo nantaise : Pour que confinement ne rime pas avec précarisation
Pour que confinement ne rime pas avec précarisation
Un mois après le début du confinement lié à l’épidémie de COVID-19, le groupe local EELV Ouest Agglomération Nantaise s’alarme de la précarisation des populations déjà fragilisées. L’État et la Métropole
de Nantes doivent agir rapidement pour garantir à toutes et tous, en vertu de la solidarité, la satisfaction de deux besoins fondamentaux : se nourrir et se loger.
Circuit-court : se nourrir et nourrir les paysans
L’État s’inquiète du devenir de ses agriculteurs, frappés de plein fouet à la belle saison. Pourtant en interdisant les marchés, l’État favorise le modèle économique du monde d’avant. Celui des moyennes et grandes surfaces, symbole de la société de consommation, des fruits et légumes hors saison qui ont parcouru des kilomètres et des marges réalisées sur le dos des petits producteurs. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être solidaires des acheteurs les plus modestes et de ceux qui nous nourrissent en maintenant les marchés de denrées alimentaires. Ceux-ci permettent aux producteurs locaux de vendre le fruit de leur travail. S’ils ne peuvent plus vivre de leur métier, qui nous nourrira demain ?
La réouverture des jardins familiaux
Un certain nombre d’habitant-e-s ont la chance d’avoir un jardin. Pour d’autres, en habitat densifié, ce luxe n’est pas à portée de main mais quelques un.e.s comptent parmi les heureux utilisateurs d’un jardin ouvrier. Ces petites parcelles mises à disposition par les municipalités permettent de cultiver un potager en zone urbaine. Pourtant, en raison du confinement, ces jardins familiaux sont fermés, privant leurs usagers de perspectives de subsistance en pleine saison des semis. Ces espaces peuvent être accessibles en mettant en place un accès sécurisé, afin que les habitants des quartiers denses n’aient pas la double peine du confinement et de la privation d’un moyen de se mettre au vert et de se nourrir.
Exonérer le loyer des locataires en grande difficulté
Depuis le début de la crise, de nombreuses personnes ont vu leurs revenus diminuer, voire ont perdu leur emploi. Malheureusement, ce sont aussi souvent ceux qui étaient déjà en situation précaire et pour qui le loyer est devenu une part trop grande des charges du foyer. Si l’épidémie est avant tout une crise sanitaire, elle ébranle également les familles sur le plan économique. Pour que le confinement ne soit pas une raison de choisir entre se nourrir et se loger, nous devons permettre aux locataires en grande difficulté économique et sociale de bénéficier d’une exonération de leur loyer. Le FSL (Fond de Solidarité Logement) abondé par Nantes Métropole, le Département et la Région doit permettre de de soutenir les bailleurs sociaux pour combler les loyers non perçus.
S’il est encore trop tôt pour tirer les conclusions de cette crise sanitaire sans précédent, il apparaît toutefois que notre modèle de société basé sur la mondialisation, la surconsommation et la rentabilité à tout prix, au détriment des services publics, de notre santé et de la biodiversité, est à réinterroger pour reconstruire le monde d’après.